La géologie de Chartreuse à travers le mosasaure
-40 000 ans ère quaternaire - Würm
-40 000 ans ère quaternaire – Würm
A partir de -5 MA, la formation des Alpes crée des pressions telles que certaines couches rocheuses ne se contentent plus de se plisser comme une couverture souple, mais cassent et se déplacent vers l’ouest, créant de grandes failles chevauchantes qui bouleversent l’ordonnancement des couches sédimentaires.
Les parties surélevées connaissent une érosion active des couches supérieures, contrairement à d’autres, qui restent relativement épargnées, comme le secteur du mosasaure.
Dans les assises calcaires favorables, des réseaux de grottes importants se sont développés et se verticalisent avec le soulèvement des Alpes : certaines galeries abandonnées par les eaux servent de sites d’hibernation régulier à l’ours des cavernes. Après plusieurs oscillations rapides, le climat se refroidit franchement et à partir de 1,8 MA, plusieurs périodes glaciaires se succèdent, sélectionnant une flore et une faune adaptée. Lors de la dernière grande glaciation, dans les vallées internes de Chartreuse, de petits glaciers locaux occupaient les sommets tandis que les glaciers géants des vallées périphériques pouvaient envahir une partie des vallées de Chartreuse par les cols.
L’eau infiltrée dans les fissures, en gelant, peut créer d’énormes pressions, libérant lors du dégel des débris plus ou moins gros selon le réseau de fracturation initial de la roche. Ce phénomène a généré au Quaternaire des éboulis recouvrant parfois des versants entiers en pied de parois rocheuses. L’efficacité de ce processus est variable selon les saisons et l’exposition des parois, il est d’autant plus efficace surs les versants sud où les alternances gel/dégel sont plus fréquentes ! Aujourd’hui, la majorité de ces éboulis sont recouverts par la végétation.
Durant plusieurs milliers d’années, de façon plus ou moins continue, des ours des cavernes, dont l’espèce est apparue il y a environ 150.000 ans et disparue vers – 15000 ans, ont utilisé comme abri durant leurs hivernations des grottes fossiles (abandonnées par les eaux qui les ont créées). Ces périodes d’hivernage, durant lesquelles les ours n’étaient pas totalement inactifs, étaient particulièrement difficiles et souvent mortelles pour les oursons et les jeunes femelles affaiblies après leur première reproduction.
Les régions karstiques comme la Chartreuse, par la présence de nombreuses grottes, sont favorables à la connaissance de la faune préhistorique. Des configurations particulières ont pu piéger de nombreuses espèces de la faune s’étant aventurées dans des grottes. Les conditions du milieu souterrain (froid et humidité permanente) ont permis de préserver des quantités importantes d’ossements dans de bonnes condition et les offrir à l’analyse des spécialistes. C’est le cas d’une cavité située sur le versant Ouest du Granier, non loin de la Balme à Colomb et qui confirme, entre autres, que le bouquetin était très présent dans le massif